Je suis timide et je déteste me retrouver au milieu de personnes que je ne connais pas. De même, je n’aime pas faire le premier pas, je préfère que l’on vienne à moi. Par ailleurs, je ne sais jamais quoi dire aux gens. Et puis, je ne veux pas demander des choses aux autres car cela me met en position de quémandeur. Pire, cela me rend redevable ! L’horreur totale !
Je suis un champignon du Réseau, je m’épanouis dans l’ombre.
C’est grave docteur ?
D’autant plus que tout le monde me dit qu’il faut que je réseaute ! Alors que l’idée même de faire du Networking me file des boutons !
Existe-t-il un médicament, un remède, une potion magique contre cette phobie de Réseau ?
La vérité sur le Réseautage
Beaucoup de néophytes pensent que le Networking consiste à squatter tous les cocktails et toutes les réceptions de l’ambassadeur Ferrero, à parler à un maximum d’inconnus en un minimum de temps, tout en distribuant ses cartes de visite à la cadence d’une mitraillette.
Erreur !
L’essentiel de la démarche Réseau consiste à rencontrer des professionnels, en face à face, si possible dans leur bureau, dans le cadre d’une stratégie fondée sur un objectif précis, sur des cibles identifiées et dans un timing donné.
Dans un premier temps, réseauter est relativement aisé dans la mesure où il s’agit de rencontrer son premier cercle, c’est à dire les personnes que l’on connait. Certes, le timide peut avoir peur de déranger et de demander. Aussi, pour vaincre ce frein, il doit comprendre que, dans leur grande majorité, les gens aiment rendre service. Benjamin Franklin résume cette vérité en phrase célèbre : « Si tu veux te faire un ami, laisse quelqu’un te rendre un service. » Il faut donc contacter les individus choisis en leur demandant quelque chose qu’ils puissent donner : de l’information, des conseils, un avis, une vision, etc.
La difficulté se corse lorsqu’il faut aborder le deuxième cercle, c’est à dire les personnes non connues. A ce stade, le timide a beau jeu de jeter l’éponge en arguant du fait que ses parents lui ont toujours dit qu’il ne fallait pas parler à des inconnus !
Mais, s’il tente le coup, s’il fait confiance au Réseau, il va vivre un miracle : l’individu contacté accepte de le rencontrer ! Pourquoi ? Simplement parce que la démarche Réseau s’accompagne d’une recommandation. C’est magique : des personnes que l’on ne connait pas, nous reçoivent, nous conseillent et nous aident de façon bienveillante ! Simplement parce que l’on vient de la part d’une personne de confiance et que l’on demande une chose que notre interlocuteur peut donner facilement.
La pratique du Réseau
Le Réseau, c’est comme le vélo pour un martien qui n’en a jamais fait. C’est une énigme. Il faut monter sur l’engin, se lancer et pédaler. Et cela fonctionne tant que l’on pédale.
Le timide doit également comprendre que le Réseautage commande d’être proactif. Car ce n’est pas le Réseau qui viendra à lui. C’est à lui d’aller vers le Réseau !
Par ailleurs, il est essentiel d’insister sur le fait que le Réseautage n’est pas une activité à court terme, c’est clairement un investissement dans la durée. Et dans cet exercice, les spécialistes constatent que les timides sont généralement meilleurs dans le suivi du Réseau que les extravertis. En effet, ces derniers butinent, papillonnent, courent toutes les soirées et tous les cocktails. Alors que les timides sont plus sélectifs et travaillent leur Networking en profondeur.
Soulignons enfin que le réseautage ne s’effectue pas qu’en externe. Le Networking ciblé sur l’interne revêt également une grande importance. Le timide doit s’en convaincre pour éviter de s’enfermer dans son bureau protecteur, d’avaler une salade ou un sandwich tous les midis seul face à son ordinateur, et de fuir assidument la machine à café.
Quelques conseils pour achever de convaincre le timide
Timide un jour, timide toujours. On ne peut pas forcer un timide à faire des choses qu’il ne sent pas. Dans la pratique du Networking, le mieux est de l’accompagner par étapes successives.
La première phase, c’est l’initiation au réseau. Il doit commencer par apprendre les règles du jeu et les techniques.
La deuxième étape est la mise en pratique du réseautage, les premières prises de contacts et les premiers entretiens. Cette mise en jambes permet de corriger les bugs, de dédramatiser la démarche et – quelquefois même – d’y prendre goût.
La troisième phase est l’activation organisée du Réseau. Le timide a pris ses marques et est plus à son aise. Les résultats ne sont plus qu’une affaire de patience et de persévérance.
Pour faciliter leur réseautage, je conseille aux timides de rencontrer des personnes avec lesquelles elles partagent des passions ou des affinités. Deux passionnés de moto qui parlent entre eux, c’est autre chose que deux inconnus qui échangent des formules polies du bout des lèvres.
Une bonne façon de vaincre sa timidité consiste également à être naturel et à ne pas jouer un personnage. Pour cela, le timide ne doit pas se fixer des objectifs inatteignables. Enfin, le timide doit s’intéresser sincèrement à son interlocuteur pour que celui-ci s’intéresse à lui.
Pour en finir une bonne fois pour toutes avec les cocktails et les soirées professionnelles
Un dernier conseil : ô timide, mon ami, fuis les réceptions et les cocktails ! Car ce n’est pas dans ces lieux de grande solitude que tu feras le réseautage efficace.
Si tu décides de t’y rendre, que ce soit pour de bonnes raisons.
Et si tu t’y sens mal à l’aise, pars ! Sans regret.