
C’est tombé comme un couperet : à 56 ans, vous êtes officiellement un “senior” pour les recruteurs. C’est le résultat d’une étude réalisée par l’UNEDIC dans la continuité d’un travail publié en 2024 pour le Conseil d’orientation des retraites. Le verdict est donc tombé : 56 ans est l’âge pivot à partir duquel le retour à l’emploi se complique.
Cela signifie qu’à partir de cet âge, vous devenez statistiquement moins attractif, que vos candidatures passent plus souvent à la trappe et que votre CV évoque davantage la “fin de carrière” que l’énergie d’un renouveau professionnel. Dure réalité. Et pourtant, croyez-moi, cette étiquette, si injuste soit-elle, ne signe pas la fin de votre parcours. Elle peut même devenir une force si vous acceptez de jouer selon de nouvelles règles. Dans un marché du travail en rapide mutation – numérisation, hybridation, IA, quête de sens –, les cartes sont rebattues sans cesse. Et les seniors ont encore des atouts dans leur jeu.
Voici cinq clés pour reprendre la main et prouver qu’à 56 ans, l’aventure ne fait que continuer.
Changez de posture mentale
Le premier combat n’est pas contre l’âge, mais contre le regard que vous portez sur vous-même. Trop de cadres expérimentés se présentent en entretien ou en rendez-vous Réseau comme des candidats « moins compétitifs », « victimes de leur âge », ou « en panique ». Or cette posture est contre-productive.
Ne vous considérez pas comme un poids mort mais comme une force tranquille. Vous avez traversé des crises économiques, piloté des équipes, géré des conflits, tenu bon là où d’autres auraient abandonné. Vous êtes une ressource précieuse, pour peu que vous sachiez la valoriser.
Alors commencez par revisiter votre parcours, non pas avec nostalgie, mais avec lucidité et fierté. Faites-en ressortir vos compétences transférables, vos réussites, vos qualités humaines. Le syndrome de l’imposteur n’est pas réservé aux jeunes diplômés. Et s’il vous colle à la peau, c’est le moment de vous en débarrasser. Vous êtes légitime. Vous avez de la valeur. Il est toujours temps de le montrer.
Soignez votre forme et votre image
Votre corps, votre voix, vos habits parlent avant vous. Ils disent si vous êtes dynamique ou fatigué, soigné ou négligé, moderne ou figé. En clair : votre apparence constitue un vrai vecteur d’influence.
Un recruteur ou un contact Réseau ne vous analysera pas seulement sur votre discours : il captera votre énergie globale. Or cette énergie peut s’entretenir. Cela passe par la forme physique – marchez, bougez, montez les escaliers et faites du sport –, l’alimentation, le sommeil et la réduction des habitudes toxiques comme l’alcool, le tabac et la sédentarité.
Cela passe aussi par votre style. Exit le vieux costume démodé de votre grand-père, les montures de lunettes vieillissantes et les expressions ringardes qui vous donnent un siècle de plus : « Clic clac merci Kodak », « C’est parti mon kiki », « À mon époque » ou « C’est un sacré schmilblick » ! Ces expressions vous trahissent, prenez-y garde.
Un senior moderne, c’est quelqu’un qui reste dans le mouvement. Aussi, investissez dans votre image, non par vanité, mais par respect pour vous-même et pour l’effet que vous voulez produire. Votre allure parle pour vous — assurez-vous qu’elle dise : « Je suis encore dans la course » sans tomber dans le ridicule d’un jeunisme surjoué.
Formez-vous pour rester dans la course
L’intelligence artificielle redessine rapidement tous les contours du monde du travail. Et vous, où en êtes-vous ? La formation continue n’est plus une option : c’est une obligation si vous voulez rester pertinent.
Se former à l’IA, développer ses soft skills et devenir un pro de LinkedIn, ce n’est pas « faire jeune » — c’est montrer que vous comprenez les règles du jeu actuel.
En maîtrisant ces différents domaines, vous renvoyez une image d’agilité, d’adaptabilité et de modernité. En prime, cela nourrit votre curiosité, muscle vos neurones et vous rend plus confiant.
Au-delà de l’IA, tenez-vous informé des grandes tendances de votre secteur. Lisez la presse professionnelle, écoutez des podcasts et assistez à des conférences et à des webinaires.
Vous êtes déjà un professionnel expérimenté, soyez également un apprenant perpétuel.
Car une de vos forces aujourd’hui, c’est votre envie d’apprendre, votre capacité de désapprendre et votre soif de comprendre.
Networking or Not Working
À 56 ans, candidater en ligne ne suffit plus. Les plateformes débordent de CV et les algorithmes ne vous aiment pas. De même, les chasseurs de têtes ont tendance à vous bouder car leurs clients cherchent le mouton à cinq pattes dont l’une des pattes est l’âge : « Trouvez-moi un jeune pour ce poste à responsabilité ».
Heureusement, il existe une zone d’opportunité bien plus efficace : le Réseau. Ce n’est pas une formule magique, mais c’est un levier stratégique pour les seniors.
Dans un rendez-vous Réseau, vous êtes regardé, écouté, évalué pour ce que vous êtes – pas pour votre date de naissance. Vous n’êtes plus un CV lambda qui flotte sur l’océan des candidatures comme une bouteille à la mer, vous êtes une personne qui apporte une expérience et des talents spécifiques.
Encore faut-il bien vous présenter. Soyez clair sur votre objectif, précis sur vos compétences actuelles, synthétique sur votre parcours et positif dans votre posture.
Ne parlez pas de votre âge. Ne racontez pas la guerre de 14.
Montrez que vous êtes orienté solutions, ouvert, et que vous avez une envie sincère d’apporter des solutions et non de créer des problèmes.
Le Réseau fonctionne si vous le traitez avec sérieux, méthode et générosité. Et si vous le cultivez sur le long terme, il vous ouvrira des portes que même les meilleurs recruteurs ne peuvent pas forcer.
Voyez loin, visez juste et persévérez
Rechercher un emploi après 56 ans, c’est comme préparer un semi-marathon : il faut de la persévérance, de l’endurance et une stratégie particulièrement robuste.
Il y aura des hauts, des bas, des découragements, des jours où vous penserez tout arrêter. C’est normal. Mais vous devez rester en mouvement.
Entourez-vous de personnes positives : d’autres chercheurs d’emploi, des groupes de parole, des coachs, des mentors et des sponsors.
Fuyez les « toxiques », ces oiseaux de mauvais augure qui vous diront que c’est trop tard, que « vous n’y arriverez jamais ». Ce sont des miroirs déformants et déprimants.
Fixez-vous des objectifs hebdomadaires, célébrez chaque victoire, même petite, et restez ouvert à la sérendipité : certaines opportunités viendront de là où vous ne les attendiez pas.
Votre détermination, votre constance et votre ouverture sont vos meilleures armes.
Vous n’êtes pas en fin de carrière. Vous êtes en phase de rebond professionnel. Et cette phase-là peut être épanouissante — à condition d’y croire, encore et encore.
En somme, votre âge ne doit plus être vu comme un frein, mais comme un levier. À 56 ans et plus, vous avez assez de recul pour savoir ce qui vous convient et assez d’énergie pour construire la suite de votre parcours.
Le monde change, alors montrez que vous aussi, vous avez changé. En travaillant votre mental, en entretenant votre forme, en modernisant votre image, en vous formant à l’IA, en réseautant intelligemment, vous créez les conditions de votre prochain succès.
Soyons clairs, il est fort probable que vous ne trouverez pas votre prochain poste dans une annonce ou grâce à un chasseur de têtes.
En revanche, vous avez beaucoup plus de chances de le dénicher grâce au réseautage.
L’avenir appartient à celles et ceux qui osent encore.
Alors, osez le Réseau !
Pour en savoir plus sur le Réseautage orienté recherche d’emploi