Comment approcher un chasseur de têtes. Quelques vérités utiles

Posté le 14/03/2023 dans Recherche d'emploi

Comment approcher un chasseur de têtes. Quelques vérités utiles

De nombreux cadres expérimentés en recherche d’emploi pour la première fois de leur vie désirent rencontrer rapidement un maximum de chasseurs de têtes. Ils s’attendent à obtenir de ces derniers une réponse immédiate et un entretien dans la foulée.
Or, dans la très grande majorité des cas, cette approche ne fonctionne pas : le chasseur ne répond pas au message et, bien entendu, aucun entretien – au téléphone, en visio ou en présentiel – ne ponctue cette sollicitation. Conséquence : le candidat ne comprend pas, se vexe et s’énerve. Alors que c’est la norme.

Explications

Quand vous interrogez un chasseur de têtes, il vous explique qu’il traite une vingtaine de missions par an, c’est-à-dire qu’à un instant T, il en gère six ou sept en même temps. La possibilité que votre profil professionnel corresponde parfaitement à l’une de ses missions en cours est très faible ! Son métier, c’est la chasse, ce n’est pas le conseil gratuit aux candidats. Ses journées sont intenses. Tout son temps est une denrée précieuse consacrée à :

  1. décrocher des missions via une insatiable prospection
  2. trouver, mission par mission, les bons candidats – Faire une long list puis une short list
  3. sélectionner les candidats, les recevoir et rédiger les dossiers pour son client
  4. organiser les rendez-vous entre les heureux élus et son client
  5. appeler les références du candidat choisi, assurer le suivi des entretiens et verrouiller la bonne fin de la mission
  6. accompagner le nouveau salarié dans sa prise de poste.

Conséquence de cet emploi du temps surchargé : si quelquefois, il jette un regard furtif sur les dix CV qu’il reçoit par jour, il n’a pas le temps matériel d’y répondre.
Ce n’est évidemment pas facile pour un cadre confirmé, qui s’est fait courtiser par les chasseurs de têtes pendant plusieurs années, de ne plus pouvoir accéder à ces derniers quand il a cruellement besoin d’eux. C’est la douche froide. Il y a quelques années, ce cadre était le roi du monde. Aujourd’hui, on ne le prend même pas au téléphone et il n’est pas question de le recevoir.
Alors que faire ?

Comment bien approcher un chasseur de têtes

Pour être le plus efficace dans votre démarche d’approche des chasseurs de têtes, voici quelques conseils à appliquer.

Envoyez votre CV à une sélection de chasseurs de têtes

La manière la plus simple de vous rendre visible auprès des professionnels du recrutement consiste à leur envoyer par mail votre CV à jour. En français ou en anglais. Ou même les deux ensemble. Vous accompagnez votre envoi d’un mail dont vous trouverez des modèles dans jobfinder.fr
Prenez soin également d’envoyer votre message aux chasseurs de têtes qui sont spécialistes de votre métier et/ou de votre secteur.

Ayez un projet professionnel clair et précis

Ayez un projet professionnel clair, précis et réalisable avant de contacter des chasseurs de têtes. Plus vous savez ce que vous cherchez, plus vous êtes crédible auprès d’eux. Assurez-vous également d’avoir dépassé le stade du déni, de la colère, voire de la déprime. En résumé, si vous ne vous sentez pas prêt, n’allez pas les rencontrer.

Respectez les règles du savoir-vivre

Un chasseur de têtes vous évalue sur vos compétences techniques et relationnelles. Avec lui, il convient de faire preuve de tact et de ne pas se montrer trop entreprenant. Soyez à l’heure au rendez-vous. Ni en retard, ni trois quart d’heure en avance ! De même, il est très important de le remercier par écrit après l’entretien qu’il vous a accordé.

Faites-vous introduire par un membre de son réseau

Si vous avez dans votre réseau des personnes qui connaissent bien certains chasseurs de têtes que vous ciblez, sollicitez-les pour qu’ils vous introduisent auprès d’eux. Vous avez beaucoup plus de chance d’être reçu par un professionnel du recrutement si vous venez de la part d’une relation commune, en qui il a confiance. Si ce connecteur est un client du chasseur, c’est le summum, vous décrocherez alors ce que les chasseurs appellent un « entretien de courtoisie ».

Préparez-vous bien

Avant de contacter les chasseurs de têtes, assurez-vous d’être prêt et d’avoir bien préparer tous vos outils. Veillez à ce que votre CV soit à jour, optimisez votre profil LinkedIn, établissez des liens avec ceux qui travaillent dans le même secteur que celui que vous visez, rejoignez les réseaux professionnels pertinents et développez votre propre réseau dans l’écosystème correspondant à votre projet.

Ayez confiance en vous

La plupart des chasseurs de têtes ont développé un sixième sens qui leur permet de détecter très rapidement le candidat qui manque d’assurance. Si votre licenciement a ébranlé votre confiance en vous, il est essentiel de la reconstruire avant de se mettre en recherche active. C’est le travail que nous effectuons dans la première phase d’un accompagnement en outplacement. Dans certains cas, nous faisons appel à un sophrologue pour aider nos candidats.

Soyez souple

Si un chasseur de têtes vous propose un rendez-vous au téléphone ou en visio, n’insistez pas pour lui demander un rendez-vous en présentiel. Comprenez que son agenda est très chargé et qu’il n’est pas à votre service. Vous n’êtes pas son donneur d’ordre. Vous êtes simplement un candidat parmi beaucoup d’autres.

Soyez honnête

Si vous prenez contact avec un chasseur de têtes, soyez particulièrement honnête et transparent. Ne mentez pas. Si vous n’êtes plus en poste, dites-lui clairement. Car le monde du travail est petit et le Réseau est grand. Moralité : tout finit par se savoir.

Ce qu’il ne faut pas faire avec un chasseur de têtes

Lui demander des contacts en entreprise

Un chasseur n’est pas un membre du réseau. Il n’est pas là pour vous donner des contacts en fin d’entretien. Il faut donc éviter de lui en demander. C’est le type de demande qui l’exaspère et qui prouve que vous n’avez pas compris son mode de fonctionnement.

Lui demander des conseils sur votre CV

Le chasseur ne vous reçoit pas pour vous donner son avis sur votre CV. Ce n’est pas un outplaceur. La mise à jour et l’attractivité de votre CV, c’est votre boulot, pas le sien. Bien entendu, si votre CV est totalement pourri, il vous le dira, mais il ne vous détaillera pas tous les points à corriger pour le rendre acceptable. Chacun son job.

Le harceler

Si un chasseur de têtes ne vous répond pas, vous pouvez le relancer une fois. Pas deux. Les professionnels du recrutement détestent les harceleurs. Pour eux, ces derniers s’apparentent à des morts de faim ou à des désespérés.
Moralité : si un chasseur de têtes ne répond pas à votre relance, laissez tomber. Jusqu’au jour où vous trouvez un super connecteur qui puisse vous mettre en relation privilégiée avec lui.

L’insulter

Si un chasseur de têtes ne vous répond pas et que cela crée une colère chez vous, évitez que cette dernière explose lors d’un contact avec lui. J’ai connu un candidat qui perdait rapidement ses nerfs et qui insultait les chasseurs de têtes qui ne lui donnaient pas les réponses qu’il attendait. Il s’est rapidement grillé sur le marché sans se rendre compte qu’il se tirait une balle dans le pied. Dans les deux pieds, avec une mitraillette, en ce qui le concerne.

Lui faire perdre son temps

Le chasseur de têtes travaille de 8h00 à 20h00 et il n’a pas de temps à perdre. Si lors d’un entretien avec lui, vous êtes flou dans vos réponses, approximatif sur les dates de votre parcours et fantaisiste sur les chiffres cités, n’en jetez plus, vous êtes condamné aux oubliettes. De même, si vous parlez pour ne rien dire, vous serez classé dans le dossier qui jouxte la poubelle. En résumé, soyez bien préparé, entrainez-vous pour être concis, précis, efficace et attractif.

Etre imbu de soi-même

Si avoir confiance en soi est essentiel, cette assurance doit cependant s’accompagner d’une saine humilité. Le candidat imbu de lui-même qui prend tous ses interlocuteurs de haut et qui ne veut parler qu’au patron du cabinet et non à ses sbires est immédiatement catalogué comme un insupportable roitelet incasable. Les professionnels du recrutement savent parfaitement qu’un individu qui affiche une trop grande confiance en soi cache souvent des sévères fêlures.

Vous plaindre et/ou dire du mal de votre dernière entreprise et de votre ex-boss

Un chasseur de têtes n’est pas un psy. Il n’est pas là pour écouter vos états d’âmes ou vos doutes. Aussi, soyez très attentif à être positif et constructif lorsque vous parlez avec lui. Par ailleurs, même si cela vous brule les lèvres, ne médisez surtout pas sur votre ancienne société ou sur votre ex-patron. Si vous bavez sur vos précédents employeurs, le chasseur ne vous présentera jamais à un de ses clients, de peur que vous fassiez la même chose, à court ou moyen terme, avec ce dernier.

Expliquer que vous avez plusieurs projets professionnels

Le plus sûr moyen d’embrouiller la tête d’un chasseur de têtes consiste à lui dire que vous avez plusieurs projets professionnels que vous menez en parallèle. Dans son esprit, cela veut dire que vous n’êtes pas encore clair sur ce que vous voulez faire. De ce fait, il ne prendra pas le risque de vous présenter à son client et attendra que vous fassiez le ménage dans vos priorités.

Déclarez que vous êtes ouvert à toutes propositions

Si vous dites à un chasseur de têtes que vous êtes prêt à prendre n’importe quel poste, il s’inquiètera à juste titre. Il cherche un chef d’orchestre et/ou des musiciens pour composer un orchestre symphonique – attention métaphore – il ne recrute pas un homme-orchestre capable de jouer – pas très bien – de tous les instruments. S’afficher comme ouvert à toutes les propositions est le plus sûr moyen d’en recevoir aucune.

Faire du ghosting

Les chasseurs de têtes détestent les candidats qui, au moment de signer leur nouveau contrat, disparaissent dans la nature. Or c’est une pratique de plus en plus courante. Pour un candidat, c’est le plus sûr moyen de carboniser son image auprès d’un cabinet de chasse. Aussi, si vous vous engagez sur une piste, faites-le sérieusement et surtout prévenez rapidement votre contact chasseur si vous décidez, à un moment ou à un autre, de ne pas donner suite à la proposition.

En définitive, ne misez pas toute votre recherche d’emploi sur les chasseurs de têtes. Certes, activez-les, mais faites-le en comprenant et en respectant leur mode de fonctionnement. En procédant ainsi, vous les approcherez d’une façon professionnelle et vous aurez plus de chance de vous en faire des alliés.
Et quel conseil un chasseur vous donnera s’il ne peut rien pour vous ? De faire du Réseauting. Du réseautage. Du Réseau. Et également du Networking !

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